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How slow the wind
cecilia bengolea & françois chaignaud
présentation

Spectacle créé le 10 septembre 2014 à l’Opéra de Lyon dans le cadre de la Biennale de la danse de Lyon

Commande du Ballet de l’Opéra de Lyon pour sept danseur·se·s, dans le cadre du programme Les Labyrinthes du cœur

How Slow the Wind du compositeur japonais Toru Takemitsu est inspirée d’un poème d’Emily Dickinson, évoquant le calme d’avant ou d’après la catastrophe, pacifiée et pourtant menaçante. Takemitsu a étudié aussi bien dans le répertoire orchestral occidental, que dans les traditions musicales japonaises, ou les avant-gardes minimalistes et systématiques. Pourtant, cette pièce est complètement hors des principes dialectiques de la composition orchestrale occidentale et bien loin du radicalisme formaliste de ses contemporains.
Pour la danse, cela permet un lien poétique très fort, et en même temps une grande latitude, notamment rythmique. La chorégraphie partage l’insouciance de la composition dépourvue de nœuds dramatiques, dont les répétitions mélodiques semblent présager d’une possible catastrophe écologique ou climatique. La pièce de Takemitsu confère à chaque instant une force poétique singulière, sans l’inquiétude d’un développement linéaire.

©Ballet de l'Opéra de Lyon / Biennale de Lyon 2014

Les pointes nous intéressent depuis toujours ; la dernière pièce Dub Love est d’ailleurs entièrement sur pointes. Elles sont à la fois un accessoire spirituel, une manière littérale de s’élever, de s’approcher du ciel, et un outil chorégraphique, qui transforme la posture, la vitesse, l’équilibre. Les défis et les formes qu’elles permettent d’imaginer dépassent largement le vocabulaire classique. Pour cette pièce, les garçons et les filles sont sur pointes, avec une partition qui met à l’épreuve leur endurance. Les pointes permettent d’éprouver le calme précaire, menaçant et menacé, cette paix fragile que suggère la musique. Les danseur·e·s atteignent sur pointes une forme d’immobilité vacillante, pacifiée et menacée, beaucoup plus intense que sans chaussons de pointes. Le travail sur pointes décuple l’effort, mais aussi la quiétude ou l’abandon. La danse classique masque l’effort. Ici la persévérance des danseur·e·s est palpable : ce défi révèle à la fois leur puissance et leur vulnérabilité. De la même manière que la musique joue avec des évocations de mélodies ou d’harmonies empruntées, notamment à Claude Debussy, ici des bribes de danses libres de l’entre-deux-guerres de François Malkovsky apparaissent et disparaissent. Notre composition embrasse ces différents registres, qui se déploient et se rétractent dans un ballet abstrait et très imagé.

Propos recueillis par Isabelle Calabre

distribution

l’équipe

Cecilia Bengolea & François Chaignaud
conception, chorégraphie & costumes
Ballet de l’Opéra de Lyon
interprétation
Philippe Gladieux
création lumière
Erika Miyauchi et Siqi Dan
Interprètes associées à la recherche
How slow the wind, de Toru Takemitsu interprété par l’Orchestre de l’Opéra de Lyon
musique
co-production & production

co-production
& production

production

Ballet de l’Opéra de Lyon, France — Biennale de la danse de Lyon, France

remerciements

Maison de la Culture d’Amiens, France — Théâtre Nanterre-Amandiers, France — Centre national de la Danse, France