mandorle
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Spectacle créé le 12 septembre 2016 au Théâtre du Loup, dans le cadre de La Bâtie-Festival de Genève

À l’été 2015, Cecilia Bengolea et François Chaignaud ont été les premier·ères chorégraphes invité·e·s par le TanzTheater Wuppertal Pina Bausch à créer une pièce pour la compagnie depuis la disparition de la chorégraphe. Iels y ont créé The Lighters – Dancehall Polyphony, qui fait se rencontrer et dériver le répertoire polyphonique de madrigaux anglais de la Renaissance au Dancehall des rues de Kingston. Pour leur nouvelle création, iels souhaitent poursuivre cette recherche et creuser ces pratiques et ces contrastes. Iels invitent cinq ballerines ainsi que des intervenant·e·s artistiques spécialisé·e·s dans le Dancehall à les rejoindre dans l’exploration du chant et de la danse.

Fascinée par la complexité rythmique du Dancehall jamaïcain, Cecilia Bengolea étudie depuis plusieurs années cette culture musicale et chorégraphique née dans les années 60 en Jamaïque. Le Dancehall est un style de vie résistant aux structures de pouvoir, une dénonciation des idéologies oppressives. Cecilia Bengolea a rencontré deux danseurs, stars du Dancehall (Damion BG Dancerz et Giddy Elite Team) et intégré le groupe Verbnation à Kingston.

Mu par le rêve de chanter et danser simultanément, François Chaignaud s’est, lui, intéressé aux débuts de la musique polyphonique française écrite du XIII^ème siècle. L’étrangeté des harmonies, antérieure à l’invention de l’accord et de la rationalité classique, conserve une mémoire râpeuse et sophistiquée du continent européen d’avant la Renaissance, d’avant la colonisation.

En empruntant un chemin propre de recherche, avant de réunir et composer les matériaux chorégraphiques et musicaux qui en seront issus, François Chaignaud et Cecilia Bengolea affirment à la fois leur passion pour les pratiques chorégraphiques et artistiques extérieures au champ de référence de la danse contemporaine, et leur désir de forger une écriture spécifique, spéculative, abstraite, humoristique. Cette œuvre convoque la diversité des généalogies et des sources traversées autant qu’elle s’en émancipe pour créer des formes inattendues, des rapprochements, des combinaisons libérées des références d’origine. Ces références, si éloignées dans leur géographie, leur histoire et leur esthétique, se rejoignent dans l’exigence collective qu’elles supposent, et dans leur puissance ensorcelée que leurs compositions déploient. Iels poursuivent ainsi une recherche au long cours, fondée sur une curiosité autant anthropologique que formelle pour les formes d’expression chorégraphiques et musicales.

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