Spectacle créé le 10 septembre 2017 à Saint-Gervais Le Théâtre dans le cadre du festival La Bâtie-Festival à Genève
Romances inciertos, un autre Orlando est à la fois un concert et un récital, qui s’articule en trois actes, comme un souvenir d’opéra-ballet. Y apparaissent successivement La Doncella Guerrera, qui nous emmène, dans un contexte médiéval, sur les traces d’une jeune fille partie au combat sous les traits d’un homme ; le San Miguel de Garcia Lorca, archange voluptueux et objet de dévotion, aussi orné que douloureux, porté lors des processions ritualisées de la Semana Santa ; et la Tarara, gitane andalouse qui, après un amour déçu, oscille entre mysticisme et séduction, et cache une secrète androgynie.
L’enregistrement des musiques du spectacle est disponible chez Alborada Éditions ICI.
“Romances inciertos est un estuaire, un delta.”
Romances inciertos est un estuaire, un delta. Une zone difficilement situable sur les cartes, à la confluence de musiques espagnoles de tradition à la fois orale et “savante”, qui inspirent des danses, des poèmes et de mini épopées dont les héroïnes jouent des rôles qui ne sont pas les leurs. L’histoire de ces personnages, pris dans un mouvement perpétuel de métamorphose, d’ambiguïté, d’imposture entêtée, et d’indécision embrasée se reflète dans le destin même des mélodies qui leur sont attribuées. Romances inciertos met en scène ces deux trajectoires : la renaissance des personnages qui n’ont d’autre choix que de transformer le réel à la mesure de leur désir – et l’infinie mutation de motifs musicaux à travers les siècles. L’identité incertaine de ces figures se réfléchit dans le métissage musical. La plupart de ces mélodies sont apparues aux XVIe et XVIIe siècles en Espagne et depuis, n’ont jamais cessé d’être interprétées, modifiées, transformées. Chaque culture mais aussi chaque époque se sont réappropriées ces poèmes, actualisant sans cesse les aventures de leurs héroïnes.
C’est ainsi que ces mélodies – issues de l’art du romance, du chant sépharade ou de la jota se sont introduites dans la musique baroque, le flamenco andalou ou encore les cabarets travestis de la Movida. Les quatre solistes rejouent ici ces trajectoires, en empruntant des mélodies originairement écrites pour d’autres instrumentarium, en osant le rapprochement de timbres réputés incompatibles : le bandonéon se rêve clavecin, la viole de gambe bourdonne des zambras douloureuses, les percussions s’invitent dans la musique sacrée, et les réminiscences baroques des marches sévillanes apparaissent au creux du théorbe.
C’est donc un delta impur, irisé, sur lequel semble scintiller la silhouette inattendue de l’Orlando de Virginia Woolf. Mais cet Orlando-là n’est plus un jeune lord de la Cour royale d’Angleterre qui vit quatre siècles et sombre régulièrement dans un profond sommeil. Il se consacre tout au long de sa vie à l’écriture d’un seul et même poème qui se teinte des reflets des époques qu’il traverse et se fait l’écho des mutations infinies des arts et des sociétés. Comme dans le roman, nous sommes ici en présence d’un personnage à éclipses, qui soudain s’absente pour renaître sous les traits d’une femme, ailleurs, dans l’espace et dans le temps.
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co-production
& production
co-productions
Bonlieu Scène nationale Annecy et La Bâtie-Festival de Genève dans le cadre du programme INTERREG France-Suisse 2014-2020, Chaillot – Théâtre national de la Danse, deSingel Anvers, la Maison de la musique de Nanterre, Arsenal / Cité musicale – Metz.
mandorle productions
Mandorle productions est subventionnée par le Ministère de la Culture (DRAC Auvergne-Rhône-Alpes) et la Région Auvergne-Rhône-Alpes.
François Chaignaud est artiste associé à Chaillot – Théâtre national de la Danse ainsi qu’à la Maison de la danse et à la Biennale de la danse de Lyon.
Nina Laisné est artiste associée aux 2 Scènes, Scène nationale de Besançon.
soutiens
Ce projet a reçu le soutien de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, la Spedidam, PACT Zollverein Essen, TANDEM Scène nationale, Ayuntamiento de Anguiano – La Rioja, les Pépinières Européennes pour Jeunes Artistes et l’Ayuntamiento de Huesca dans le cadre de la résidence Park in Progress 12, et a bénéficié d’un accueil studio aux Teatros del canal à Madrid, au Centre National de la Danse à Pantin et la Ménagerie de verre à Paris (Studiolab), El Garaje – Cadíz.
remerciements
Jonathan et Cristopher Jiménez Cabeza, Rodrigo Cuevas, Xosé Antón Ambás, Ramses Ilesies Fernandéz, Gemma López Hernáez, Diego « Gorilla », Eva Hernández Blanco, Miguel Ángel Marín, Olalla Alemán, Célia Houdart et toute l’équipe du Bonlieu Scène nationale Annecy.