mandorle
productions

Il y aurait le choc du départ, un moment de saisissement comme on plonge dans un bain d’eau glacée, un coup qui prenne tout l’espace pour qu’ensuite tout se resserre instantanément et que la parole arrive. L’histoire de ce spectacle est assez simple : une personne sort de chez elle et rejoint une foule qui semble se former et dont on ne connait ni la provenance, ni les revendications. Prise tour à tour par l’élan de cette rencontre et l’inquiétude de cette multitude, elle raconte ce qui la traverse dans un monologue ponctué d’adresses. C’est une descente progressive vers le chant. Un chant qui peu à peu s’insère dans la foule. Une parole sans cesse reconfigurée et accompagnée par une musique instrumentale et électronique qui l’entoure, la relance, l’augmente et la porte jusqu’à l’ébranler suffisamment pour que la danse advienne. Les pulsations, les trajectoires et les polyphonies prennent place et viennent mêler le texte, la danse et la musique. Cette pièce est l’occasion de mettre en jeu dans la grammaire, la puissance de métamorphose de l’identité : les genres varient, les accords font bouger le texte pour créer une matière vivante. Cette forme hybride mêlant la voix, la danse, un grand orchestre et une partie électronique est une manière de dépasser les hiérarchies fixées par l’orchestre classique, et de dépasser les modes de représentation des salles de concert dédiées au grand répertoire. L’orchestre est en partie spatialisé au milieu du public. La scène devient alors une zone qui sera progressivement gagnée par la danse. La partie électronique est un gigantesque entrelacs entre la figure de la voix, la majorité de l’orchestre sur scène et l’ensemble des groupes présents au milieu du public. »